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Hydratation en survie

En situation de survie, comment se procurer de l’eau, quand toutes les ressources sont épuisées ?

soif dans le désert

L´eau est le besoin le plus urgent en situation de survie. Même en région froide, nous avons besoin de 2 litres d´eau par jour pour fonctionner efficacement. Plus de trois quarts de notre corps est composés de liquides qui s´éliminent en raison de notre activité, de la chaleur, du froid et du stress. L´eau est à rechercher avant la nourriture, si vous avez peu d´eau ne manger pas, la digestion consommera celle présente dans votre organisme. Ne pas boire d´alcool ou de café.

Ne buvez jamais d´eau non potable, même un ruisseau avec une eau claire et vive est dangereux. Il suffit qu´en amont une charogne soit en décomposition, qu´il y ait des excréments dedans pour que de nombreuses bactéries soient présentes. Les maladies venant de l´eau sont diverses, elles peuvent provoquer de violentes diarrhées (qui vont aggraver la déshydratation), donner la dysenterie, le choléra et la typhoïde. Prendre de préférence l’eau au milieu de la rivière (là où l’eau court le plus).

ruisseau

Toutes les eaux doivent être bouillies ou stérilisées avec des pastilles de chlore ou autres procédés.

Toutes les sources d´eau doivent être purifiées (voir chapitre suivant).

Quelle que soit la région, les animaux sont un indicateur de présence d´eau. Les excréments d´animaux, les empreintes peuvent être une piste pour sa découverte. Les vols d´oiseaux en cercle peuvent signaler de l´eau. Certains oiseaux vont aux points d´eau à l´aurore et au coucher du soleil. Ils volent rapidement et près du sol.

Récupérez l´eau de pluie avec une bâche ou dans un récipient. On peut la récupérer dans divers récipients (sac plastique, préservatif, grande feuille, habits…)

En urgence, une forte rosée peut fournir de l´eau. Au matin, faire traîner des vêtements dans l’herbe, sucer les vêtements.

Avant de creuser pour trouver de l’eau, essayer de découvrir les signes qui en indiquent sa présence. Le fond d’une vallée au pied d’une pente raide, un coin de verdure ayant abrité une source à la saison des pluies, une forêt basse, le rivage de la mer et les plaines, voilà autant d’endroits où le niveau hydrostatique repose sous la surface. Il n’est pas nécessaire d’y creuser profondément pour puiser de l’eau. Dans les sols mous: l’eau est ordinairement plus abondante et plus facile à découvrir. Les nappes phréatiques font souvent surface dans les vallées et sur leurs pentes.

Dans les régions froides

La source évidente est la neige. On ne prendra pas la couche supérieure, qui peut poser problème si elle a été contaminée par des polluants aériens ou autres. Il ne faut pas la consommer sans la faire fondre. Manger de la neige peut accroitre la déshydratation et réduire la température du corps.

Dans les régions chaudes, voire désertiques

On recherchera la présence d´eau dans les vallées, au pied de falaises ou de roches, derrière la première dune de sable d´un lac asséché. Un élément de recherche est la présence de végétation verte. Si vous trouvez un sol humide…, creusez ! Dans une zone de dunes de sable, l´eau se trouve sous le lit de la vallée originale, à la limite des dunes.

Les cactus sont -ils une source d´eau ?

Ne buvez l’eau d’un cactus boule qu’en dernier recours. La plupart des cactus boule (que l’on trouve habituellement en Amérique du Nord) sont toxiques.

« Il n’y a pas d’eau dans les cactus, mais seulement de la chair. L’eau est contenue dans les cellules de la plante, il n’y a rien de liquide », précise Pascal Desprez, producteur spécialiste des cactus et des agaves dans les Pyrénées-Atlantiques. Si les cactus n’apportent pas d’eau, ils peuvent plus vraisemblablement provoquer nausées, diarrhées et maux de tête… qui auront pour conséquence d’accélérer votre déshydratation. Pour survivre aux climats arides, la plupart des « plantes succulentes » – qu’on appelle aussi les plantes grasses, comme les cactus ou les agaves – contiennent des acides ou des alcalins. Absorbés en quantité importante, ils peuvent se révéler nocifs pour le corps. 

cactus

Plus certainement, les variations extrêmes de température entre la nuit et le jour peuvent créer de la condensation sur les surfaces métalliques. Prendre un linge pour absorber l´eau et la recueillir. 

Après une pluie, on recherchera de l´eau dans les anfractuosités de roches, les fourches des arbres. Certaines plantes grimpantes tropicales contiennent de l´eau, faites une entaille très haut, puis coupez la tige près du sol. Ensuite, buvez l´eau qui sort de la tige. Ne buvez pas le liquide s´il est gommeux, laiteux ou amer.

Si vous trouvez des bananiers ou des arbres à plantain, vous êtes sûr de trouver de l´eau. Coupez l´arbre à 30 cm du sol et creusez le centre de la souche en forme de bol. L´eau contenue dans les racines va remplir le trou creusé. Les trois premiers bols ainsi obtenus seront amers, mais ensuite l´eau sera buvable.
La souche vous fournira de l´eau pendant quatre jours. Couvrez-la pour éloigner les insectes.

bananier

Le lait des noix de coco vertes (pas mûres) est très désaltérant attention, il contient une huile laxative. Il faut en boire avec modération, ça reste hyper bon et plein de nutriments et vous pourrez manger la chair molle en plus.

coco verte

Dans les régions tropicales d’Amérique, vous pouvez trouver de grands arbres dont les branches supportent des plantes aériennes. Ces plantes peuvent retenir une quantité considérable d´eau de pluie dans leurs grandes feuilles épaisses superposées. Recueillez l’eau et filtrez-la dans un linge propre afin d’en éliminer les saletés et les insectes.

Vous pouvez obtenir de l’eau grâce à des plantes dont le centre est pulpeux et juteux, comme le bambou vert.

Coupez une section de la plante et pressez ou pilez la chair de façon à en extraire le liquide.

Les racines des plantes peuvent aussi fournir de l’eau. Creusez pour atteindre les racines ou tirez-les du sol, coupez-les en petits morceaux et écrasez la chair de façon à en extraire le liquide.

Les feuilles et les tiges des plantes charnues, comme le bambou, contiennent de l’eau.

Coupez ou entaillez la tige à la base d’un nœud pour en drainer le liquide.

Les palmiers, comme le buri, le cocotier, le palmier à sucre, le rotang et le nipa, contiennent du liquide. Brisez une fronde inférieure et tirez-la vers le bas de manière à faire « saigner » l’arbre.

L’arbre du voyageur. Espèce de Madagascar, cet arbre possède à la base des feuilles une gaine en forme de coupe dans laquelle l’eau s’accumule.

La base des feuilles et les racines de l’arbre- arasol d’Afrique tropicale de l’Ouest peuvent fournir de l’eau.

Le baobab, arbre des plaines sablonneuses du nord de l’Australie et de l’Afrique, accumule l’eau dans son tronc en forme de bouteille durant la saison des pluies. Il arrive souvent qu’on trouve de l’eau claire et fraîche dans cet arbre après des semaines de temps sec.

MISE EN GARDE

Ne conservez pas la sève des plantes plus de 24 heures. Elle commence alors à fermenter et devient dangereuse.

Sur une plage et en mer

L’idée généralement admise est de ne pas boire d´eau salée.

  • Creusez un trou assez profond pour permettre l´eau de s´accumuler, faites chauffer des roches dans un feu et mettez-les dans l´eau. Mettez un linge au-dessus pur récupérer la vapeur et la boire en le tordant. Vous pouvez aussi mettre l´eau de mer dans un récipient si vous en avez un et faire bouillir l´eau pour récupérer la vapeur.
  • Le long de la côte: Au bord de la mer, on peut trouver de l’eau dans les dénivellations entre les dunes, en creusant dans le sable humide. Sur la plage, à marée basse, faites des trous dans le sable à environ 30 m au-dessus de la ligne atteinte par la marée haute. Cette eau, saumâtre, demeure suffisamment potable. Passez-la tout de même à travers un filtre de sable afin d’en adoucir le goût salin.

Concernant l’eau salée … comme la démontrée Alain Bombard, on peut boire de l’eau de mer, mais jamais uniquement. Ce scientifique a démontré un système de survie en mer en recréant une situation de naufrage en traversant en solitaire l’océan Atlantique pendant 65 jours. Bombard donnait quelques conseils pratiques dans son livre Naufragé volontaire :

    • On peut manger : des poissons que l’on arrive à pêcher (à l’aide de fils de pêche) et du plancton (très riche en vitamine C, recueilli au moyen d’un filet)
    • On peut boire : de l’eau de mer en petites quantités avant la soif et la déshydratation, sans dépasser un litre par jour, tout en buvant de l’eau extraite de poissons pressés (sauf certains poissons, comme les raies, dont le taux de salinité menacerait les reins ), et de l’eau de pluie.
    • Comment s’occuper : se donner un emploi du temps pour rythmer sa journée, et éviter l’ennui qui favorise le désespoir.
    • Se méfier : des espadons (qui risquent de crever l’embarcation), des requins, mais surtout du désespoir (Bombard prenait sa tension chaque jour et la notait sur un carnet : ses minima ne se trouvent pas à la fin du trajet, mais aux moments de désespoir).

 L'urine

En désespoir de cause, cela peut être un moyen de survie … En réalité, pour augmenter vos chances de survie, il vaut mieux l’éviter. C’est l’ultime recours, mais pas mieux.

Pénurie d’eau potable en ville

On l’ignore souvent, mais une panne d’électricité provoquera à terme une pénurie d’eau. L’eau du réseau est distribuée par des pompes électriques.

Les situations sont un peu différentes si l’on habite en pavillon ou en appartement, mais elles sont plus nombreuses que l’on croit, on peut en trouver en dernier recours et avec beaucoup de prudence et de désespoir dans :

  • Le réservoir des toilettes
  • Colonne pompier amont, aval, canalisations générales
  • Piscine
  • Le ballon des chauffe-eau et les radiateurs sont un repère à bactéries, c’est de l’eau certes, mais peu exploitable.
Nous parlons ici d’ultimes recours, les eaux étant souvent sujettes à beaucoup de micro-organismes … il y a des possibilités de salmonelles ou de légionellose, aucune ne doit être bue sans une grosse filtration.

Pour améliorer une eau douteuse selon les moyens dont on dispose, on peut basiquement :

La laisser décanter pendant 1 heure au minimum, 24 heures si possible. Les saletés vont se déposer au fond. Ensuite on prendra l’eau sans toucher aux dépôts et on la transvasera dans un autre récipient en la filtrant à travers des tissus propres. Cela enlèvera encore des saletés et les gros parasites.
Après cette décantation et cette filtration mécanique, on passe idéalement à l’étape suivante, à savoir la stérilisation en la faisant bouillir au moins 6 minutes minimum, 15 minutes idéalement.
Le temps d’ébullition varie avec l’altitude, plus on est haut, plus il faut de temps.
Pour améliorer son goût, on peut ensuite l’oxygéner en la secouant et la brassant.
On peut la désinfecter avec de l’eau de javel. C’est donc toujours important d’en avoir chez soi. 1 goutte de berlingot (donc concentré) désinfecte 5 litres d’eau, si c’est en bouteille (déjà dilué), 1 à 2 gouttes feront 1 litre.

Il faut laisser agir 1 heure pour que les germes soient tués.
L’argile verte fera des merveilles aussi. Une cuillère à café par demi-litre d’eau. On mélange bien et on attend au moins 10 minutes voir toute une nuit. On ne boira pas le fond où se sera reposée l’argile, qui aura entrainé virus et bactéries et même certains composés chimiques. Elle est en outre efficace contre la polio et le choléra …

N’oublions pas que ces méthodes sont cumulables ! on peut très bien filtrer l’eau mécaniquement avec des tissus, la faire bouillir et mettre de l’argile … On a ainsi une eau très sûre. Si le goût n’est toujours pas bon, on peut le retirer avec du charbon végétal ou des braises de bois brûlé, laisser agir 1 heure.

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