Voici une compilation des outils de mesure de la radioactivité en France.
La mesure de la radioactivité en France
La radioactivité naturelle
La radioactivité naturelle comprend la radioactivité géologique et la radioactivité cosmiques.
La radioactivité géologique est due aux radionucléides présents dans les roches (uranium, thorium et descendants) est d’environ 0,50 mSv par an en France. Certaines régions sont plus concernées que d’autres là où la roche est très concentrée en substance comme l’uranium ou en thorium, typiquement la Bretagne avec le granit, mais c’est aussi le cas pour les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, la Corse ou le Massif central. En plus du rayonnement, il peut y avoir des dégagements de radon qui est un gaz radioactif nocif pour les poumons. Comme il est inodore, incolore, il est très important de connaitre sa présence par exemple avant l’achat d’un terrain.
Vous trouverez ci-dessous une carte interactive où vous pouvez entrer votre adresse. Cette carte est une évaluation des risques, elle n’est pas reliée à un réseau de mesures.
Si vous avez un doute sur votre logement, vous pouvez alors acheter des dosimètres qui vont vous permettre d’effectuer vous-même les mesures.
La radioactivité cosmique
La radioactivité cosmique provient de l’espace et du Soleil. Certains phénomènes peuvent augmenter sa présence, sans pour autant être dangereux. Elle provient principalement du soleil, de l’explosion d’étoiles (supernova), de pulsars ou de phénomènes du lointain cosmos. Les doses reçues augmentent avec l’altitude. L’exposition moyenne en France est d’environ 0,30 mSv.
Les réseaux de surveillance
On distingue 3 types de mesures :
- Des prélèvements ponctuels d’échantillons environnementaux mesurés a posteriori en laboratoire. Les échantillons peuvent être de nature très différents (liquide, végétaux, sols, aliments).
- Des dispositifs de prélèvement en continu avec une mesure différée des échantillons collectés en laboratoire. On étudie par ce biais l’air et les eaux de surface.
- Des dispositifs de mesure en continu in situ avec des retransmissions en temps réels avec des balises.
Pour mesurer la radioactivité du milieu atmosphérique, on se base sur le réseau Teleray de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), un réseau automatisé de télésurveillance. Celui-ci transmet, en continu, des mesures de rayonnement. Le réseau Teleray se mettra directement en alerte en cas d’élévation du rayonnement gamma ambiant de l’air. Au total, Teleray compte 158 capteurs en France métropolitaine : 38 autour des sites nucléaires, 120 répartis sur tout le territoire. On notera au passage que la plupart d’entre eux ont été installés après la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Une mesure est acquise toutes les 5 minutes. Les balises envoient leurs résultats en temps réel vers la salle de télésurveillance du Vésinet (78), dédiée au stockage, aux échanges et à la consultation des données ainsi qu’au pilotage des réseaux en situation d’urgence radiologique. Chaque année, plusieurs millions de mesures TELERAY sont acquises et archivées. En fonctionnement normal, le PC centralisateur interroge les balises 4 fois par
jour.
Pour approfondir les mesures, on peut aussi utiliser la carte du Réseau National de Mesures de la radioactivité de l’environnement (RNM).
Le RNM centralise l’ensemble des données de surveillance de la radioactivité de l’environnement en France, et s’assure de leur qualité et de leur harmonisation par une procédure d’agrément.
L’une de ses forces est le pluralisme des sources d’information : les mesures proviennent des services de l’État et de ses établissements publics, des exploitants d’installations nucléaires ou d’autres acteurs publics, privés ou associatifs.
Vous trouverez sur le lien une carte de mesure en visuel simplifié ou en mode avancé. Il y a beaucoup de types de mesures …
Faire ses mesures soi même
En cas d’accident nucléaire, il est important d’être autonome et de pouvoir mesurer la radioactivité ambiante. Être en capacité d’analyse, sans dépendance est idéal. Cela va vous conforter dans les choix à faire, rester, partir. Pendant ou peu après un accident, l’exposition dépend des vents, sans mesure, vous pouvez à tort vous diriger dans une mauvaise direction.
Après l’accident, les zones de contaminations sont totalement aléatoires, on peut être dans un environnement plutôt sain et se retrouver dans ce que l’on appelle un point chaud d’un seul coup. C’est typiquement ce qui est arrivé à Tchernobyl et à Fukushima. Le danger est toujours lié à un taux de radiation et à un temps d’exposition. Vous retrouverez sur le lien ci-dessous un autre de mes articles où j’ai sélectionné des dosimètres faciles d’utilisation. C’était les modèles utilisés au Japon après la catastrophe. Ils sont compacts, faciles à lire et à interpréter, peu énergivores côté piles. Par contre, ils ne feront pas le distinguo entre les radionucléides comme un compteur Geiger sait le faire et leurs prix fluctuent beaucoup selon la demande.
Je vous rajoute une dernière carte qui prend en compte la radioactivité pour l’Europe